Santé publique
Le 15 juin 2013, une manifestation nationale unitaire a lieu à Paris pour la Santé, l'Action Sociale, les Retraites et la Protection sociale. Avec le titre « Paris : Manifestation nationale pour le droit à la santé, la protection sociale et la fin des déserts médicaux », Culture Femme dénonce à juste titre « les plans d’économie de la sécurité sociale » conduisant à une situation où « une grande partie de la population n’a plus accès aux soins et y renonce ». Cette manifestation a lieu trois jours avant l'examen au Sénat d'une autre loi de casse sociale : celle proposée par la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche Genevève Fioraso. Notre article « Recherche publique : le rapport de l'Académie des Sciences (II) » souligne à ce sujet la stratégie de privatisation et, en même temps, de bureaucratisation et de « managérisation » de ces services publics. Etrangement, il ne semble pas que les médias soient très bavards à propos de la manifestation de ce jour. L'Humanité souligne « La santé, un bien de moins en moins accessible », évoquant notamment « les dépassements d’honoraires, les franchises ou encore les déremboursements de médicaments », de même que la politique de restructurations. Dans tous ces domaines, comme dans bien d'autres, la politique réelle de l'actuel gouvernement ne diffère pas de celle du quinquennat précédent et le démantèlement des services publics français se poursuit. La situation n'est pas différente en ce qui concerne les universités et la recherche. Le 15 juin également, Challenges écrit « Rejet de la solution proposée par Samaras sur la télé grecque ». La prétendue solution consistait à embaucher quelques personnels pour remettre en place un programme d'informations. Partout en Europe, des services publics stratégiques sont la cible des politiques actuelles. Est-ce autre chose que la suite d'une stratégie récurrente basée sur les privatisations, les délocalisations et la casse sociale ? Le renforcement progressif des pouvoirs de l'Union Européenne et le développement de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) devaient nécessairement conduire à ette débâcle économique et sociale. C'est tout aussi flagrant s'agissant des retraites, explicitement visées (déjà sous Lionel Jospin) par les accords européens de Barcelone onze ans avant le rapport Moreau. Qui ose le rappeler ?
Peut-on sérieusement prétendre, à l'instar de François Hollande au Japon, que la crise de la zone euro est passée alors que nous nous trouvons en pleine période de casse de services publics stratégiques ? La France n'est qu'un exemple, si on pense à la situation en Grèce, en Espagne, en Italie...
En réalité, c'est un long processus de démolition des économies et des standards sociaux, qui se poursuit implacablement. En réalité, la notion de crise est trompeuse pour désigner un processus de longue date engagé dans le cadre de la politique européenne et de la mondialisation du capitalisme.
S'agissant de la santé ou des retraites, a-t-on affaire à autre chose qu'à l'application d'une stratégie entérinée entre autres par des accords européens (Lisbonne, Barcelone...) intervenus sous la « gauche plurielle » de Lionel Jospin ? A cette époque, François Hollande se trouvait déjà à la tête du Parti Socialiste.