Il faut rattraper le "retard majeur" en matière d'accessibilité des bâtiments publics, a expliqué le chef de l'Etat qui a fait de l'intégration des personnes handicapées l'un des trois grands chantiers de son quinquennat.
"Toutes les préfectures de France seront aménagées dans l'année", a assuré le président de la République qui intervenait après l'adoption par le Parlement de la loi "pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées". "Il faut faire en sorte que les personnes handicapées aient accès et puissent participer à toutes les dimensions de la vie sociale. Qu'elles puissent trouver toutes leur place à l'école ou trouver un emploi. Mais aussi que le cadre de vie soit, partout, adapté à leurs besoins", a-t-il expliqué.
Jacques Chirac a annoncé que la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie allait être installée "dans les trois mois". La CNSA a été créée par la loi du 30 juin 2004 qui instaure une journée dite de "solidarité" en faveur des personnes âgées et handicapées, en supprimant un jour de congé pour les salariés. Selon lui, la mesure va permettre de "consacrer deux milliards d'euros de plus chaque année au handicap et à la dépendance".
Il a rappelé que les personnes handicapées qui travaillent pourront accéder à une retraite anticipée à taux plein. Celles que le handicap empêche d'exercer une activité rétribuée disposeront de ressources valorisées, à hauteur de 80 % du SMIC.
Le chef de l'Etat a souligné que "l'ouverture de la société aux personnes handicapées va aussi permettre de créer des emplois" car "12 millions d'heures d'aide à la personne financées par la prestation de compensation, ce sont quelque 55.000 emplois à temps plein créés".
Jacques Chirac a appelé les chefs d'entreprise à ne "pas considérer l'embauche de personnes handicapées uniquement comme une obligation légale mais comme une véritable opportunité à saisir, au profit de tous". La loi adoptée la semaine dernière durcit le dispositif de sanctions à l'encontre des entreprises qui se refusent à l'emploi de personnes handicapées.
Pour Jacques Chirac, les départements seront "les chefs de file" de la politique en faveur des handicapés. Il leur a demandé de "se mobiliser pour mettre les maisons départementales en place dans les meilleurs délais".
Il a estimé que l'intégration scolaire des handicapés devait demeurer "une priorité essentielle". "Dès la rentrée prochaine, chaque enfant, chaque adolescent présentant un handicap pourra être inscrit dans l'établissement le plus proche de son domicile, qui constituera son établissement de référence".
Le handicap est l'un des chantiers du quinquennat de Jacques Chirac, avec la lutte contre l'insécurité routière et la bataille contre le cancer. Selon les estimations qui diffèrent en fonction des sortes de handicaps pris en compte, on compte en France entre 2,5 et 5 millions de personnes handicapées.