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Raymond Devos est mort

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PARIS (Reuters) - L'humoriste belge Raymond Devos, qui s'était fait une spécialité des jeux de mots, des non-sens, des paradoxes et des récits sans queue ni tête, est mort jeudi près de Paris à l'âge de 83 ans, a-t-on appris dans son entourage.

Il avait été hospitalisé pendant plusieurs mois dans un hôpital parisien, à la suite d'un accident vasculaire cérébral en février, et a succombé à son domicile de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines).

Dans un communiqué, le président Jacques Chirac salue "un artiste immense", "un irrésistible funambule des mots, un éblouissant magicien de la langue française, un très grand poète de l'humour".

"Au long de sa prestigieuse carrière, il a su nous faire rire aux éclats et nous émouvoir aux larmes, dans cette étonnante alchimie du comique et de la gravité, de l'absurde et de la profondeur, qui constituait la marque singulière de son magnifique talent", ajoute le chef de l'Etat.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a rendu hommage au "génie de la langue et de la scène" du disparu, qui "savait transformer la réalité la plus quotidienne en un univers fantastique, un monde de l'absurde à la fois comique et émouvant".

"La France perd aujourd'hui un grand humoriste et un authentique poète", conclut-il.

UN JONGLEUR DE MOTS

Le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, a rendu hommage à ce "virtuose, jongleur des mots, ce chantre incomparable de la langue française, cet athlète de la scène, du spectacle, de la poésie et de l'humour".

"Véritable créateur du 'One man show' en France, cet homme-orchestre qui était tout à la fois mime, comédien, musicien, équilibriste, prestidigitateur, clown de génie, nous illumine de son talent et de cette conviction rabelaisienne et humaniste qu'il a su, sa vie durant (...), nous faire partager, au-delà de l'absurde et de l'étrange qui surgit au coeur du quotidien: 'le rire est le propre de l'homme'", ajoute le ministre.

Né le 9 novembre 1922 à Mouscron, en Belgique, Raymond Devos était également guitariste, accordéoniste et trompettiste. Il avait notamment publié trois romans, "Les 40e délirants", "Une chenille nommée Vanessa", "Sans titre de noblesse", et deux pièces de théâtre.

Raymond Devos avait débuté en 1948 dans les cabarets parisiens de La Rose rouge et du Vieux Colombier, avant de rejoindre la compagnie Jacques Fabbri, puis de mettre au point un "One man show" qu'il devait étoffer et renouveler, au gré de ses trouvailles, sur les plus grandes scènes parisiennes, notamment à l'Olympia, et sur les plateaux de télévision, où sa rondeur imposante, sa faconde et son sens de l'à-propos lui avaient valu de nombreux admirateurs.