Education nationale : l'Etat malhonnête ?Publié
Education nationale : l'Etat malhonnête ?
Publié le : 13/12/2007
Auteur(s) : Léon Denormandy
Résumé : L'Etat ne chercherait il pas à s'exonérer de ses obligations en matière d'emploi des personnes handicapées ?
C'est ce que l'on pourrait croire à la vue d'un amendement adopté à
l'Assemblée nationale et qui permettrait à l'Education nationale de ne
pas verser toute sa contribution au Fonds d'insertion des personnes
handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP).
Les associations et syndicats membres du comité national du FIPHFP
protestent contre cette mesure injuste qui serait l'occasion pour
l'Éducation Nationale de ne pas respecter son obligation de recrutement
de personnels handicapé, alors qu'elle ne respecte pas le taux de 6%
d'agents handicapés.
La loi du 11 février 2005 oblige les organismes publics de plus de 20
salariés qui ne respectent pas l'obligation d'employer 6% de personnes
handicapées, à verser une contribution annuelle au Fonds, destinée à
aider les personnes handicapées à entrer dans la fonction publique,
financer des aménagements de postes de travail, ou rémunérer des
assistants pour maintenir en poste un fonctionnaire handicapé.
L'amendement en cause permettrait aussi à l'Education nationale de
déduire de sa contribution au FIPHFP les dépenses engagées pour
l'accompagnement individuel des enfants handicapés (auxiliaires de vie
scolaire) dans les classes. Tout ceci en profonde contradiction avec
les moyens nécessaires pour l'accompagnement à l'école des enfants
handicapés.
Sept syndicats de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa, CFTC,
CFE-CGC), et six associations (Fnath, APF, Unisda, Unapei, Unafam,
CNPSAA) ce sont unis pour condamner cet amendement, qui au passage
permet à l'Education nationale de ramener sa facture au FIPHFP de 20
millions d'euro à zéro !