Quelle honte, il s'avait ce qu'il faisait

Cyclisme - Dopage Armstrong le stratège

Selon un scientifique de l'AFLD, Lance Armstrong était prévenu par son entourage avant tous les contrôles inopinés. (Reuters)

Dans Le Monde publié samedi, Michel Rieu, conseiller scientifique de l'Agence antidopage française (AFLD), explique quelle était à l'en croire la stratégie mise en place par Lance Armstrong pour manipuler les résultats des contrôles antidopage.Lance Armstrong, qui a souvent répété n'avoir jamais été contrôlé positif malgré les centaines de tests qu'il a subis durant sa carrière, était «prévenu avant tous les contrôles», affirme le conseiller scientifique de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) dans Le Monde daté des 26 et 27 août. «On ne savait qu'à la dernière minute dans quel hôtel il s'était installé. (...) Les préleveurs ont éprouvé des difficultés à effectuer des contrôles inopinés sans que Lance Armstrong puisse bénéficier d'un délai de vingt minutes», déclare Michel Rieu pour expliquer comment le coureur américain a pu échapper à la vigilance des médecins préleveurs.
«Il a été prévenu avant tous les contrôles, ajoute Michel Rieu. En vingt minutes, beaucoup de manipulations sont possibles. Il effectuait des perfusions de sérum physiologique pour diluer son sang. Il remplaçait sa propre urine par une urine artificielle. Il s'administrait l'EPO par petites doses. La substance était indécelable. Sans les renseignements de la gendarmerie ou de la douane, il était impossible de combattre cette méthode.»
Le Texan de 40 ans, radié à vie et déchu de ses sept victoires dans le Tour de France par l'Agence américaine antidopage (Usada), en attendant l'avis de l'UCI, disposait de nombreux soutiens pour être informé de l'arrivée des préleveurs, affirme M. Rieu : «Ces appuis débordaient sur l'UCI (Union cycliste internationale) et sur le Comité international olympique (CIO). Aussi, Lance Armstrong s'était entouré de scientifiques physiologistes, dont certains se sont défaussés par la suite», détaille-t-il, décalrant également au détour d'une question : «Sur le Tour 1999, Lance Armstrong a été contrôlé positif aux corticoïdes mais l'affaire a été étouffée.»