Rebondissement dans la disparition de la petite Fiona

Disparition de Fiona : quels sont les nouveaux éléments de l'enquête ?

La mère et le beau-père de la fillette de 5 ans, recherchée depuis le 12 mai après sa disparition à Clermont-Ferrand, ont été placés en garde à vue, mardi, tout comme une relation du couple.

Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), le 18 mai 2013. (MAXPPP) Par Francetv info avec AFP

Mis à jour le 25/09/2013 | 11:59 , publié le 24/09/2013 | 19:17

Plus de cinq mois après la disparition de Fiona, l'enquête rebondit. La mère et le beau-père de la fillette de 5 ans ont été placés en garde à vue "vers 18h15" à Perpignan, où réside la mère, mardi 24 septembre, a annoncé le parquet de Clermont-Ferrand. Une troisième personne a été placée en garde à vue, peu de temps après, à Clermont-Ferrand. Il s'agit d'une relation du couple. Mercredi, BFMTV annonce que deux autres personnes sont entendues dans la préfecture du Puy-de-Dôme. Francetv info fait le point sur l'enquête.

Que signifient ces gardes à vue ?

Fiona est recherchée depuis le 12 mai, jour où sa mère a annoncé avoir perdu sa trace lors d'une promenade dans le parc de Montjuzet, sur les hauteurs de Clermont-Ferrand. Les enquêteurs piétinent depuis des mois sur ce dossier. Les interpellations de Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, de son concubin et d'un proche du couple pourraient indiquer que l'enquête progresse enfin.

Le quotidien régional La Montagne avance deux hypothèses pour expliquer ces gardes à vue. La police pourrait posséder un nouvel élément décisif menant à la piste du couple, ou alors les enquêteurs tenteraient un "coup de bluff" pour mettre la pression sur le couple et peut-être faire ainsi avancer l'enquête.

Gilles-Jean Portejoie, l'avocat de Cécile Bourgeon, ne cache pas sa surprise, tout en indiquant ignorer s'il existe de nouveaux éléments. Il précise à La Montagne que "dans un dossier comme celui-là, les rebondissements de cette nature n’ont rien d’exceptionnel", avant d'ajouter qu'il fallait traiter ça avec "calme, sang-froid et sérénité". De son côté, Claude Savary, l'avocat du père biologique de Fiona, appelle à la prudence, estimant que l’erreur consisterait à considérer les gardes à vue "comme des preuves de culpabilité".

Que cherchent les enquêteurs ?

La police souhaiterait confronter certaines déclarations contradictoires du couple, a confié un enquêteur à RTL mercredi matin. La mère et son compagnon n'auraient pas tout dit, voire auraient menti. Les policiers chercheraient également à éclaircir plusieurs points du dossier, notamment les raisons du départ du couple pour Perpignan et l'emploi du temps de la mère le jour de la disparition, détaille La Montagne. D'ailleurs, la police judiciaire perpignanaise avait entendu, en juin, la grand-mère de la fillette pour ces vérifications de planning.

Afin de trouver de nouveaux éléments, les enquêteurs ont perquisitionné l'appartement de la mère de Fiona et de son concubin à Perpignan mardi soir, ainsi que leur ancien logement de Clermont-Ferrand, selon BFMTV. Ils ont également saisi leur véhicule. Europe 1 révèle aussi que le couple était placé sur écoute depuis plusieurs semaines. Les policiers auraient attendu l'accouchement de Cécile Bourgeon, fin août, pour procéder à son interpellation, selon La Montagne. 

Quelles sont les zones d'ombre du dossier ?

Selon le récit de la mère, Fiona a disparu vers 17 heures le 12 mai, alors qu'elle jouait avec sa sœur âgée de 2 ans et que sa mère, enceinte de 6 mois, dormait sur un banc (voir la chronologie de France 3 pour retrouver tous les détails). La Montagne rappelle qu'il n’a jamais pu être établi avec certitude que Fiona se trouvait bien dans les allées du parc Montjuzet ce jour-là. Pourtant, le procureur avait rapidement déclaré qu'il "n'y avait pas de raison de mettre en cause la parole de la mère", s'appuyant sur plusieurs témoignages confirmant la présence de Fiona dans le parc.

Après avoir écarté la piste accidentelle au bout de longues heures de fouilles dans ce parc escarpé, les enquêteurs s'étaient tournés vers l'entourage de la mère. Ils s'étaient notamment intéressés à un Algérien de 34 ans contre qui Cécile Bourgeon avait porté plainte un an plus tôt pour "viol et séquestration". Ils semblent désormais privilégier la piste menant à la mère de Fiona.

Cécile Bourgeon avait lancé un "appel" pour "aider" à retrouver sa fille, quelques jours après sa disparition. Le 7 septembre, elle dénonçait à La Montagne "un sentiment d’abandon, un ras-le-bol général" vis-à-vis des policiers, les accusant d'avoir mis le dossier de côté. Les enquêteurs ont épluché depuis quatre mois les témoignages de personnes disant avoir vu Fiona dans toute la France, sans réussir à retrouver l'enfant.